Georges randonnée en raquettes dans le Diemtigtal
«Presque en apesanteur, je glisse à travers un paysage d’un blanc éblouissant, la neige est légère et craque sous moi; au-dessus de moi, un ciel bleu scintillant. De petits nuages sortent de ma bouche. Un pied après l'autre, j’avance à travers le silence magique du paysage, je laisse ce calme profond agir en moi.
Cela me fait penser à Goethe: «Sur toutes les cimes | La paix. | Au faîte des arbres | Tu saisiras | Un souffle à peine; …».
C'est exactement cela! Le mouvement peut avoir cet effet: il enivre et ralentit notre rythme.
Sentier de raquettes Hohmad
«À neuf heures pile, le premier siège du télésiège m'emmène en ronronnant vers en haut, sur la Nüegg, au pied du Wiriehorn. Un bon café pour me réchauffer et un dernier contrôle de mes affaires, et c'est parti. J'attache mes raquettes, je prends mes deux bâtons et je me lance. Devant moi, il y a une piste de raquettes menant à la Hohmad, longue de quatre kilomètres et demi, soit un demi-kilomètre de pente à attaquer. Si j’y vais tranquillement, ce sont cinq heures de marche avant de rejoindre mon point de départ.»
Toutes les pistes du Diemtigtal sont très bien signalisées; je suis simplement les symboles des raquettes sur les panneaux roses. Je n'ai besoin ni de GPS ni de cartes 1:25 000. Mais pour des tours plus extrêmes, une planification minutieuse et une étude des facteurs tels que l’équipement, la météo, l'environnement et la topographie sont fondamentales.
En tant qu’habitant des terrains plats, pour qui la météo se passe surtout dans les bulletins météo, je dois savoir que je vais affronter un monde alpin. Ici, les règles sont déterminées par les risques. En clair, les périls invisibles sont partout, surtout dans la neige: des écueils invisibles, des souches et des précipices, la météo peut basculer en quinze minutes et il n’y a souvent pas d'endroit proche où se retrouver bien au chaud, en sécurité.
Ce qui est important pour les randonnées en raquettes
- De bonnes chaussures: imperméables, montant au moins jusqu’à hauteur des chevilles, chaudement fourrées et bien isolantes. Éventuellement des guêtres, afin que la neige ne puisse pas s’introduire.
- Raquettes à neige: les raquettes modernes sont en matériel synthétique flexible, avec une fixation à lanières, pour pouvoir être attachées à tout type de chaussure. Elles sont légères, robustes et offrent un bon maintien, aussi sur les pentes raides. Les modèles classiques sont en aluminium, plus grands et donc mieux adaptés à la poudreuse, puisqu’elles offrent une meilleure propulsion. N’économisez pas au mauvais endroit et veillez à une qualité élevée de finition. Le mieux à faire est de se faire conseiller dans les magasins spécialisés ou de faire d'abord quelques expériences, en louant et testant au préalable l’équipement.
- Les bâtons offrent un maintien et une sécurité supplémentaires pour les randonnées. Choisissez-les idéalement avec une grande rondelle pour la poudreuse.
- Comme pour les autres sports d’hiver, il est important d’avoir des vêtements adaptés à la température et à la météo annoncées, selon la technique de l’oignon.
- En-cas et boissons pour la route.
- La protection solaire et les lunettes de soleil sont très importantes, parce que le soleil ne brille pas que depuis le haut, mais il est aussi réfléchi par la neige.
- Matériel de cartes, téléphone avec GPS et apps avec cartes, p. ex. l’app gratuite Swisstopo, de l’Office fédéral de topographie, avec toutes les cartes nationales.
- Swiss Snow est une app bien conçue, avec un rapport détaillé sur la neige et des informations sur les situations en matière d'avalanches. Elle est produite par MySwitzerland.ch.
Au fait: Internet est bourré de conseils et de descriptions de randonnées dans toute la Suisse.
Je suis arrivé en haut, avec l’impression que je suis sur le toit du monde:
La vue est imprenable, s’étale sur des sapins blancs dans la vallée, jusqu’au lac de Thoune, tellement bleu qu’il en est presque kitsch. Cette vue me fait oublier que j’ai quand même transpiré et que j’ai pris, sur la pente raide vers le haut, la résolution d'améliorer un peu ma condition, avant la prochaine sortie. Et oui, une fierté réconfortante et une agréable satisfaction grandissent en moi, en réalisant l'effort accompli. On se retrouve soi-même, en quelque sorte. Finalement, la vie sauvage est notre chez nous primaire.
La randonnée en raquettes est peut-être relativement facile, du point de vue technique, puisqu’elle n’est pas très différente de la marche normale. Je découvre rapidement que le centre de gravité du corps se situe à mi-chemin au-dessus des raquettes et que mes pas doivent être réguliers et parallèles. Mais marcher dans la neige, surtout si c'est une poudreuse toute fraîche, avec en plus quelques mètres de dénivelé, est quand même plus fatigant.
Heureusement que je n'ai pas choisi un tour plus long et plus exigeant, pour mes débuts. Toutefois, le plus dur reste à venir: la descente, raide. Mais avec une position légèrement couchée vers l'arrière et des genoux un peu fléchis, c'est faisable assez rapidement. J'arrive même un peu en avance au télésiège et je plane vers la plaine, en direction d’une croûte au fromage, qui m'attend déjà depuis le matin.
Quelques conseils pour les randonnées en raquettes
- Justement parce que la randonnée en raquettes est accessible à toutes et tous, aussi aux enfants, et que la technique n’est pas très exigeante, il faut veiller à ne pas se surestimer, physiquement et techniquement. Dans la nature, le but est le contraire de la vitesse.
- Normalement, la randonnée en raquettes n'est pas dangereuse, la plupart des pistes sont bien préparées et indiquées. Mais si vous voulez vous déplacer hors de ces pistes, des randonnées guidées sont recommandées, avec des guides locaux et/ou une formation correspondante dans un club alpin. Vous apprenez ainsi à évaluer les risques possibles et les règles de comportement.
- Vous vous trouvez souvent au milieu d’une nature préservée. Et même si vous n’entendez que le silence, vous n’êtes pas seuls/es. Les tétras lyres, les chamois, les biches, les lièvres, les blaireaux et les renards ont besoin de calme et de ne pas être dérangés pendant l’hiver, qui est une saison un peu plus difficile pour eux. Respectez les réserves de chasse indiquées et ne dérangez pas les animaux en hibernation ou quand ils se nourrissent.
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